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Balade en Aveyron - Le Truel

À cheval sur le plateau du Levezou et les Raspes du Tarn, la commune du Truel offre un paysage très varié. Le point le plus haut se trouve à 828 mètres d’altitude, le plus bas dans les gorges à 260 mètres. Cet important dénivelé entre le plateau et les gorges du Tarn explique l’implantation de l’usine de Pouget au milieu du XXe siècle. Alors que les plateaux sont soumis à un climat plus montagnards, les versants exposés au soleil des Raspes offrent des conditions plus favorables. La vigne, par exemple, est très présente jusqu'au milieu du XXe siècle, en témoignent encore les vestiges des terrasses de pierres sèches - les fraisses - et le nom de la commune qui viendrait de l'occitan "lo truel" signifiant "le pressoir".



Le village s’est développé à proximité d’un passage sur le Tarn, attesté depuis la fin du XIIIe siècle. En effet, en 1299, les consuls de St-Affrique et le seigneur de La Romiguière concluent un accord pour établir deux bacs pour le passage des hommes et des bêtes sur la route de Rodez à St-Affrique.



Jusqu’au début du XXe siècle, il y a peu de ponts sur le Tarn. La rivière est capricieuse et peut donner des crues importantes. La traversée se fait uniquement par des bacs, appelées également "nau".

En 1863, les habitants du Truel réclament la construction d'un pont, le bac étant jugé trop dangereux. Ils obtiennent gain de cause en 1877.


Village d'origine médiévale, Le Truel a subi d'importantes destructions au fil des siècles et plus particulièrement à la fin du XVIe siècle, lors des Guerres de Religion. En 1586, le duc de Joyeuse tente de prendre le château d'Ayssènes, qui appartient à un seigneur protestant, avant de piller Le Truel puis de se rendre à Réquista. Si le Rouergue est majoritairement catholique, de nombreux seigneurs et localité du sud de l'Aveyron embrasse la Réforme et le territoire est la proie de nombreux conflits entre les deux camps.

Peut-être vestige de la fin du Moyen-Âge mais restaurée à la fin des années 1990, cette maison à pan-de-bois témoigne d'un mode de construction très apprécié au Moyen Age. Peu coûteux, rapide à mettre en œuvre, ce type d'architecture est idéal lors des phases de reconstruction suite à des destructions violentes.



Si le développement du village est lié au Tarn, il doit aussi beaucoup au ruisseau de Saint-Amans, le long duquel il est construit. De part et d'autre du cours d'eau, les maisons s'étirent le long d'étroites ruelles, tandis que les cultures prennent place sur des terrasses. Le parcellaire de 1823 montre trois zones principales autour du village : les jardins le long du Tarn, la vigne jusqu'à mi-hauteur puis au-delà la châtaigneraie, dans les zones les moins favorables aux autres cultures. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la châtaigne occupe en effet une place importante dans la vie des campagnes, constituant un complément alimentaire indispensable (ainsi qu'un bois de construction aux qualités appréciables).


Au coeur du village, se dressait la chapelle du village. Jusqu'au début du XVIe siècle, le Truel est rattachée à la paroisse de La Besse (auj. Villefranche-de-Panat), sur le plateau. Les habitants obtiennent au XVe siècle la construction d'une chapelle annexe dans le village. Mais l'église paroissiale, où se déroulent les principaux offices religieux, était toujours à 5 km à vol d'oiseau. Un premier changement intervient donc au XVIe siècle quand la petite chapelle Saint-Cyrice devient le siège d'une nouvelle paroisse. Désormais, les habitants n'ont plus "que" 2 km à parcourir.

Mais l'église est isolée, éloignée des zones d'habitation et perd son statut au XVIIIe siècle au profit de la chapelle du Truel. Il est donc temps de construire un nouveau édifice, plus grand et plus adapté. Après des mésaventures rocambolesques, la nouvelle église est édifiée sur un espace libre, près de l'ancien château.


Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le cimetière de la paroisse du Truel reste à la chapelle Saint-Cyrice de l'Iffernet. Le chemin reliant le bourg à la chapelle est appelé "chemin des corps" car il est emprunté par les cercueils lors des enterrements. La municipalité, constatant que de moins en moins de paroissiens participent aux enterrements, la municipalité décide d'aménagement un nouveau cimetière à 300 mètres de l'église, en 1889.

Aujourd'hui, la chapelle de l'Iffernet est isolée dans son écrin de verdure, les vestiges de son cimetière toujours visibles. Un havre de paix au bord du ruisseau de Saint-Cyrice...


L'aménagement hydroélectrique des Raspes du Tarn

Le Tarn intéresse les industriels de l’électricité dès le début du XXe siècle. La Société Sorgue et Tarn, originaire de Lapeyre (village sur la Sorgue), aménage la première les Raspes en construisant un premier barrage au niveau du pont de Verdalle (com. Ayssènes). L’usine hydroélectrique est, quant à elle, installée au Truel, à quelques kilomètres en amont du village (face à l’actuelle usine de Pouget). Elle est alimentée via une galerie souterraine entre le barrage et l’usine. Ce nouvel équipement est construit entre 1910 et 1914.


L’usine permet d’alimenter quelques bourgs et les caves de Roquefort qui s’électrifient à la même époque. Après la Première Guerre mondiale, l’électrification des campagnes connaît un boom : les communes se lancent peu à peu dans l’électrification, de leurs bourgs d’abord puis des hameaux. C’est en 1926, le conseil municipal du Truel décide d’établir à ses frais un réseau de distribution électrique dans les bourgs du Truel et de la Romiguière. Trois ans plus tard, il adresse une demande au Génie Rural afin qu’il étudie leur projet d’électrification et accorde une concession pour la distribution de l’énergie électrique à la Société Sorgue et Tarn.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les pénuries liées à la guerre, la nécessité de relancer l’économie nationale, pousse l’État à lancer un programme national de construction de barrages hydroélectriques. Parmi les projets, l'aménagement du Levezou débute en 1947. Douze chantiers se déroulent simultanément dans les Raspes et sur le Lévézou. Les travaux durent cinq ans, de 1947 à 1952, et mobilisent jusqu'à 2000 hommes simultanément sur les 12 chantiers répartis entre Pont-de-Salars et Le Truel. Une cité ouvrière éphémère de bois et de tôles est construite sur la rive gauche du Tarn pour accueillir les ouvriers et leurs familles, tandis que sur la rive droite, à la sortie du village, les bâtiments en pierre sont encore aujourd'hui réservés aux salariés du complexe.



Vues anciennes des cités EDF : à gauche et au milieu, la cité en pierre est en cours de construction © EDF / à droite, vue aérienne de 1948 où apparaît la cité éphémère à droite ©remonterletemps.ign.fr


Pour en savoir plus sur les barrages du Levezou, rendez-vous ici.


JOUONS AVEC LE PATRIMOINE

Petit jeu à faire en famille : retrouvez les détails pris en photo dans le village !




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Pour en savoir plus sur Le Truel :


Visites guidées et jeux de piste pendant l'été : voir l'agenda



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