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Le barrage de Pareloup - Histoire d'une construction

Après la Seconde Guerre mondiale, la France subi encore des rationnements d’électricité. Pour relancer l’économie et reconstruire le pays, il faut relancer la production électrique. Le Plan Monnet «de modernisation et d’équipement», lancé au début de l’année 1946, prévoit notamment l’achèvement des chantiers de construction de barrages et d’usines hydroélectriques engagés avant et pendant la guerre. Il lance également de nouveaux chantiers, comme celui de l’ensemble hydroélectrique du Pouget. La demande de concession est déposée le 21 décembre 1945. Les travaux sont déclarés d’utilité publique et d’urgence le 21 juin 1946.


Confiés à l’entreprise Ballot, les travaux débutent en 1947 et se terminent en 1952. L’ensemble comprend cinq barrages alimentant l’usine du Pouget située dans les gorges du Tarn. Tous les chantiers se déroulent en même temps et mobilisent plus de 2 000 ouvriers. Douze cités éphémères sont construites pour les héberger à proximité des différents chantiers.


Données techniques

Hauteur : 47 m (fondations)

Longueur : 230 m

Largeur (base) : 2,70 m

Largeur (crête) : 16 m

Capacité de la retenue : 169 millions m3 ; 1 260 hectares



Vue du barrage depuis l'amont, avant la mise en eau. © EDF, Le Truel. Avec l'aimable autorisation du PETR du Lévézou


La construction de ces barrages ne se fit pas sans mal. « Cet aménagement provoque la disparition d’environ 1 300 hectares dont 90 % de prairies naturelles dans une région agricole qui est la riche de France en ovins et dont l’économie est organisée pour la production de Roquefort », s’exclame le président du Conseil général de l’Aveyron, Paul Ramadier, en 1946.

Sur place aussi les oppositions sont vives car de nombreux agriculteurs vont être spoliés par les aménagements. De longues négociations s’engagent entre association de défense des habitants, Génie Rural (service du ministère de l’agriculture qui supervise les projets d’aménagements hydroélectriques), État, EDF, Conseil général etc… Elles aboutissent aux accords de Boulloche (1947) dans lesquels EDF s’engage à remplacer les propriétés les plus touchées par les travaux par des propriétés de même valeur ailleurs. Et à donner une compensation financière aux autres. Les fermes et maisons qui seront noyées sont détruites et reconstruites.

L’autre revendication importante est le rétablissement des voies de communication qui seront coupées par les lacs. EDF s’engage là encore à reconstruire les ponts détruits (comme celui des Vernhes, entre Canet-de-Salars et Salles-Curan).


La construction des barrages entraîne donc une profonde transformation des paysages, comme en témoignent ces deux photos : à gauche, une vue aérienne de Pareloup en 1948. On aperçoit en bas à droite les installations du chantier qui vient de commencer.

À droite, Pareloup en 1956.

Vue aérienne - ©remonterletemps.ign.fr


Vue du barrage depuis l'amont, avant la mise en eau. © EDF, Le Truel. Avec l'aimable autorisation du PETR du Lévézou



> À suivre : les Hommes du barrage...


> Si vous voulez en savoir plus sur les barrages, ne manquez pas le très beau (et très complet) livre de Daniel Crozes, Les barrages du Lévézou et des Raspes du Tarn

Vous pouvez aussi visiter les espaces hydroélectriques de Pont-de-Salars et Le Truel : infos ici.


> Un grand merci au PETR du Lévézou pour les photos et les documents sur le barrage !!


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