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La tour de Peyrebrune

Premier voyage dans le temps à Alrance (Aveyron) pour découvrir la tour de Peyrebrune. Dressée à 913 m d'altitude, sur son puech de granit, cette tour est un vestige de l'ancien château.



La tour de Peyrebrune se dresse aux marges du Lévézou. Ce haut plateau, qui forme les contreforts du Massif Central et dont l’altitude oscille entre 700et 1 155 mètres, forme une barrière naturelle entre le pays ruthénois et Millau. Après l’Aubrac, c’est la deuxième partie la plus élevée de l’Aveyron. C’est aussi un pays d’eau, d’ailleurs le nom de Lévézou pourrait provenir, d’après une des interprétations, de plusieurs mots signifiant l’eau ou la source. La présence de nombreux cours d’eau, les précipitations importantes et l’altitude du plateau explique pourquoice territoire fut choisi pour installer un complexe hydroélectrique important, à la fin des années 1940. Aujourd’hui, la présence de ces 5 lacs artificiels est l’un des principaux attraits touristiques du Lévézou.

Alrance est située à environ 35 km au sud de Rodez, sur la D25 entre la capitale rouergate et Villefranche-de-Panat. Depuis Alrance, il faut suivre une route étroite et sinueuse jusqu’au sommet du puech, à 913 mètres d’altitude. Les marcheurs pourront gagner la tour par l’un des sentiers qui passent à proximité.


Le château de Peyrebrune était au Moyen Age le siège de la seigneurie du même nom. Plusieurs familles se sont succédées à sa tête : les Peyrebrune, le comte de Rodez, les Panat puis les Castelpers. Au XVIe siècle, ces derniers se convertissent au protestantisme, comme de nombreuses autres familles du sud de l'Aveyron. Les guerres de religion qui opposent Catholiques et Protestants aux XVIe et XVIIe siècles auront raison de Peyrebrune. Le site est finalement démantelé sur ordre du cardinal de Richelieu en 1630.

Laissés à l'abandon, château et tour subissent les affres du temps... jusqu'à la fin du XIXe siècle où le curé de la paroisse rachète la tour, la restaure et la transforme en lieu de culte. Hyppolite Lamouroux, perce un passage au pied de la tour pour installer au rez-de-chaussée une chapelle et fait installer sur le toit la statue colossale d’une Vierge à l’Enfant. En bronze, elle mesure 3 mètres de haut et pèse 1 tonne ! Un pèlerinage est également organisé le dernier week-end d'août.


La tour est rachetée pour un franc symbolique par la commune au début des années 1990 puis une association, les Amis de Peyrebrune, entreprend sa restauration et sa mise en valeur au début des années 2000.

La tour comporte cinq étages (elle se visite l'été), accessibles depuis le premier étage. Si maintenant c'est un escalier en pierre qui nous permet d'y entrer, au Moyen Age, il devait y avoir un escalier ou une échelle en bois, que l'on pouvait facilement retirer si besoin. La tour pouvait ainsi servir de lieu de refuge pour le seigneur en cas de danger.

Le rez-de-chaussée devait servir de cellier (cave) et être accessible uniquement depuis le premier étage. Il n'y a pas de fenêtres, uniquement de petites fentes : il ne s'agit sans doute pas d'un lieu d'habitation ! Au Moyen Age, la tour est avant tout un élément symbolique qui marque le paysage et donc signale à tous la présence du seigneur. D'ailleurs, la tour est visible de très loin encore aujourd'hui.


Elle peut également servir de tour de guet. Le point de vue depuis le sommet de la tour est impressionnant : on peut apercevoir le lac de Villefranche de Panat (qui n'existait pas au Moyen Age), Alrance, les monts du Lévézou, la Montagne noire et, si le beau temps est avec nous, les sommets des Pyrénées !


UN SITE DE LÉGENDES

Un site comme Peyrebrune n'a pas manqué de faire naître des légendes. Comme celle du trésor du Prince Noir, abandonné ici durant la Guerre de Cent ans.

Légende ou réalité ? Comme souvent, toutes légendes s'appuient sur des faits historiques. Mais lesquels dans le cas de cette histoire-là ?


Le "Prince Noir" est le surnom donné à Edouard de Woodstock, fils aîné du roi d'Angleterre Edouard II. Ce dernier, petit-fils du roi de France Philippe IV, revendiquait la couronne de France après la mort de tous les fils de Philippe. Mais les Français, refusant de reconnaître le droit d'héritage de la fille de Philippe (Isabelle, mère d'Edouard) et pour éviter que le royaume ne passe aux mains des Anglais, leurs ennemis, choisirent pour roi Philippe VI. Edouard, refusant ce choix, déclara la guerre aux Français, déclenchant le plus loin conflit du Moyen Âge. En 1355, Edouard II envoie son fils (le Prince Noir) en Aquitaine pour protéger les possessions anglaises. Ce dernier mène de nombreuses "chevauchées" dans ces territoires, pillant et ravageant les campagnes et les villes. En 1360, le traité de Brétigny instaure une trêve dans la guerre mais donne aux Anglais plusieurs territoires français parmi lesquels se trouve le Rouergue. Le Prince poursuit ses chevauchées et mène grand train à sa cour bordelaise, imposant des taxes importantes aux territoires.


Est-il venu jusqu'à Peyrebrune en personne et y a-t-il laissé un trésor ? 🤔 Les légendes relatives à des trésors constitués pendant la Guerre de Cent ans sont en cas nombreuses car cette partie du royaume français a été la proie de nombreux mercenaires tout au long du siècle qu'elle dura...


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Les férus d’histoire ou de nature trouveront sans doute leur bonheur sur ce site, tout à fait adapté aux familles. Si vous avez le temps, vous pourrez vous initier à la course d’orientation ou au géocaching, suivre l’un des quatre sentiers de randonnée qui mènent sur le site. Ou simplement pique-niquer au soleil au pied d’une tour millénaire...


BONUS

Pour poursuivre la découverte à la maison, voici plusieurs activités autour de la tour et des châteaux au Moyen Age :


♦ Maquette de la tour : Clique ici pour créer ta tour !

♦ Imagine à quoi pouvait ressembler le château de Peyrebrune au Moyen Age et dessine le à côté de la tour : lien ici


Pour visiter la tour : www.tourisme-aveyron.com



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