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Le barrage de Pareloup - Les hommes du barrage

La construction des barrages du Lévézou a rassemblé jusqu'à 2 000 ouvriers, venus de France et de l'étranger.


Le chantier débute en 1947, à la sortie de la guerre. L'entreprise Ballot, chargée de la construction, fait rapidement appel à de la main d'oeuvre étrangère. On compte ainsi près de 500 Espagnols, 500 Nord-Africains (Marocains et Algériens), des Polonais, des Italiens, des Portugais... En 1950, la moitié des 2 000 ouvriers sont étrangers !

On compte également quelques prisonniers de guerre : d'anciens collaborateurs ou membres de la Milice. Certains chantiers ont également accueillis des prisonniers allemands.


Pour accueillir les ouvriers, plusieurs cités ont été construites à proximité des chantiers. Dans celle de Pareloup vivaient plus de 400 ouvriers et leur famille. Elle comprenait des dortoirs pour les ouvriers célibataires. Ces bâtiments - en préfabriqués - abritaient des chambres individuelles ou collectives pour 4 ou 6 ouvriers et des sanitaires collectifs. Les familles étaient quant à elles hébergées dans des pavillons. Tous ces bâtiments étaient relativement bien équipés pour l'époque, isolés, chauffés et disposant même de l'eau chaude ! Ce qui n'était pas encore le cas de beaucoup de maisons du Lévézou ! La cité comprenait également des cantines (pour les ouvriers qui ne disposaient pas d'une cuisine), une infirmerie, une coopérative... Une véritable petite ville à la campagne !


Durant leur temps libre, les ouvriers pouvaient profiter des commerces que comptaient la commune, des fêtes et bals. Les enfants étaient scolarisés dans les écoles des villages, comme celle de Notre-Dame-d'Aurès.


Les ouvriers-prisonniers de guerre n'étaient pas logés avec les autres pour éviter les heurts entre eux. Ils étaient installés dans des bâtiments entourés de clôtures grillagées et surveillés par des gardiens, comme dans un camp de prisonniers. Une fois leur journée de travail terminée, ils retournaient dans leurs baraquements et pas question d'en sortir comme ils voulaient !


La cité de Pareloup / un dortoir pour célibataires

© EDF, Le Truel. Avec l'aimable autorisation du PETR du Lévézou



Le chantier terminé, les bâtiments sont démontés, les ouvriers quittent pour la plupart la région, en route vers d'autres chantiers. Quelques uns, qui s'étaient mariés ici, restent toutefois sur le Lévézou. Les photos aériennes de Pareloup montrent le démantèlement progressif de la cité, démarré avant la mise en eau puisqu'une partie (celle des dortoirs des célibataires) se retrouve sous les eaux du lac. De nouveaux pavillons s'installent peu à peu, donnant naissance à la cité de Pareloup que nous connaissons aujourd'hui, et une plage est aménagée sur les vestiges de la cité dès la fin des années 1960. À quelques mètres de là, les dernières traces du chantier s'effacent du paysage...

Évolution de la cité de Pareloup : de la cité ouvrière (à gauche) à aujourd'hui.

De gauche à droite : 1948, 1956, 1966 et 2013



Sources :

PETR du Lévézou (données récoltées suite à une étude sur les barrages du Lévézou)

Daniel Crozes, Les barrages du Lévézou et des Raspes du Tarn


> À suivre : comment construire un barrage...


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