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Balade en Aveyron - Belcastel

Saviez-vous que le département de l'Aveyron doit son nom à la rivière qui le traverse ? Après une course de 290 km depuis Sévérac-le-Château, la rivière se jette dans le Tarn au nord-ouest de Montauban. C'est en 1790, après la Révolution, qu'est créé le département de l'Aveyron en reprenant la majeure partie du territoire de l'ancien Rouergue. Son territoire a été en partie amputé en 1808 pour créer le département du Tarn-et-Garonne (qui reprend également des territoires du Lot et de la Haute-Garonne).


En descendant le cours de la rivière Aveyron, nos pas nous mènent à Belcastel. Nous sommes à 25 km de Rodez, dans le "Ségala", terme occitan signifiant "la terre à seigle".


"Belcastel" ne signifie pas "beau château", contrairement à ce que l'on pourrait croire à la première lecture. Le préfixe "bel" viendrait plutôt du latin "bellum" signifiant "guerre". Il n'y a donc pas là une référence à la beauté des lieux (même si le village mériterait aussi ce compliment) mais au caractère défensif du site.


LE CHÂTEAU

Majestueusement dressé au sommet d'un éperon, le château domine le cours de l'Aveyron et le village lové à ses pieds.

Il tirerait son origine d’une chapelle édifiée dans le rocher au IXe siècle. Peu à peu, au cours des Xe et XIe siècles, un château est construit autour, la chapelle devenant un élément de celui-ci. Il est remanié au XVe siècle lorsqu’il entre dans les possessions de la famille de Saunhac, à qui l'on doit aussi le pont et l'église Sainte-Marie-Madeleine. Après le XVIe siècle, il change de mains à plusieurs reprises, notamment par le mariage des héritières.

Abandonné à la fin du XVIe siècle, il est utilisé comme carrière de pierres au cours du XIXe siècle, jusqu'à son classement aux Monuments Historiques en 1925.

Il doit sa renaissance à un homme, l’architecte Fernand Pouillon (1912-1986) qui le découvre en 1974, en tombe amoureux et l’achète. Pendant une dizaine d’années, il en entreprend la restauration, sur ses propres deniers. Sa mort en 1982 l'empêche de terminer son projet : sortir le village de ses ruines. Mais la dynamique est lancée. La municipalité reprend le flambeau et en une quinzaine d'années, le bourg est restauré.


Au moment où nous écrivons ces lignes (été 2020), un hommage est rendu à Fernand Pouillon à travers une exposition de photos des immeubles qu’il a réalisé en Algérie. Le donjon a été habillé d’une immense photographie de l’immeuble Diar es-Saada (la ville du bonheur), une cité des trois cités conçues par l’architecte à Alger en 1955 pour les populations européennes et algériennes (l’Algérie était alors une colonie française). S’inspirant de l’architecture traditionnelle méditerranéenne, ces cités ont été réalisées dans le cadre du programme d’amélioration de l’habitat d’Alger lancé par le maire afin de faire face à l’explosion démographique et aux problèmes des bidonvilles.


Franchissons à présent le vieux pont du XVe siècle, construit à la demande d'Alzias de Saunhac, seigneur de Belcastel, pour relier les deux rives de l’Aveyron et permettre aux habitants du village de rejoindre la nouvelle église Sainte-Marie-Madeleine, la précédente étant située dans le château.





L'ÉGLISE SAINTE-MARIE-MADELEINE

L’église est construite au XVe siècle, sous l’impulsion du seigneur Alzias de Saunhac qui est enterré dans l’église et dont on peut encore admirer le gisant dans une des chapelles.

Dans un bel enfeu (niche funéraire qui peut être à l'intérieur ou à l'extérieur d'une église) de style gothique flamboyant (reconnaissable par son décor dit "en feuilles de chou"), le seigneur est représenté couché, les mains jointes sur la poitrine en signe de prière (on dit qu'il est représenté en orant). Son armure est décorée d'un lion, symbole que l'on retrouve sur son blason. À ses pieds, un lion symbolise la force et la puissance. On le trouve couramment aux pieds des gisants masculins.


Dans cette chapelle, on peut également voir trois statues gothiques de Marie-Madeleine, saint Antoine et une Vierge à l’Enfant. Marie-Madeleine et Antoine sont représentés avec leur attribut, élément (objet, animal) qui permet de les identifier.

> Marie-Madeleine porte un pot d’encens car selon le Nouveau Testament elle aurait enduit les pieds du Christ de parfum. À l’époque gothique, elle est traditionnellement représentée portant des vêtements de qualité et les cheveux détachés ou coiffés en deux nattes.


> Antoine ayant le don de guérir de l'ergot de seigle, une maladie que l'on appelait aussi "le Mal des Ardents", est représenté avec de petites flammes à ses pieds. Dû à un champignon présent dans le seigle (céréale très consommée au Moyen Age), l'ergotisme provoquait des sensations de brûlures dans à l'extrémité des membres qui étaient gangrénés et finissaient par tomber...   Antoine peut aussi être représenté en compagnie d'un cochon car cet animal était utilisé par les Antonins (ordre créé dans le Dauphiné en 1095 après l’arrivée des reliques du saint) pour guérir les malades.



Un coloriage des statues est à télécharger ici





En parcourant les ruelles de Belcastel, vous pourrez également découvrir le travail à ferrer, les ruelles en calade, un étonnant jardin d'oiseaux, les fours à pain... Et si vous préférez la randonnée, plusieurs sentiers de 2 à 10 km vous attendent. Un topoguide est en vente à l'Office de tourisme.


Plus d'infos :

Le site de la mairie : ici

Le site de l'Office de tourisme du pays Rignacois : ici

Le site du château de Belcastel pour connaître les horaires d'ouverture, les expositions en cours : ici


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